Tuesday, July 24, 2007

Brésil: la mecque du Kite

Comme beaucoup de personnes se sont plaintes de la longueur de certains posts (voir le précédent), et que de toute façon tout le monde s'en fout du texte et ne regarde que les photos, ce post va être très concis. En plus, comme il ne nous reste que 4 jours, on a pas tant envie d'en grier un demi pour écrire une tartine...

Le brésil, c'est Petit-déjeuner - Kitesurf - Repas - Caipirihna - Dodo, et ainsi de suite. Des questions?

A très bientôt en Suisse!

Friday, July 13, 2007

Bolivie: l'aventure existe encore


Pour commencer ce post, la réponse à la question que tout le monde se pose, à savoir "pourquoi avoir choisi la Bolivie?". N'ayant pas vraiment de plan concernant l'Amérique du Sud et peu de temps à notre disposition, nous avons tâté le terrain auprès des personnes rencontrées en chemin. Systématiquement, la Bolivie est apparue comme le grand coup de coeur, pour diverses raisons que vous comprendrez mieux en lisant ce post. La Bolivie nous est donc apparue comme une étape indispensable de notre voyage, même si nous ne l'avions jamais envisagée avant et que, à vrai dire, on aurait eu du mal à la situer avec précision sur une carte!

C'est donc avec beaucoup d'excitation mais sans vraiment savoir ce qui nous attendait que nous avons pris l'avion depuis Cancun pour "Santa Cruz De La Sierra".

Santa Cruz: la prise de contact

Santa Cruz est une métropole de 2 millions d'habitants qui se situe sur le plateau, dans l'"Oriente" (Est du pays). C'est la ville la plus développée et riche de la Bolivie, même si ce n'est pas la capitale. Si vous voulez, c'est un peu la Zürich de la Bolivie, même si ici la richesse a des origines plus douteuses (production de coca et autres trafics en tous genres). Les premières impressions ressenties sont pourtant très éloignées de cette description: rues hyper-poussièreuses, circulation frénétique (passer sur le trottoir d'en face relève du suicide, les voitures accélérant à la vue d'un piéton), bâtiments style Europe des années 60-70, rues quasi désertes la journée et sentiment d'insécurité le soir (ne serait-ce que par la présence policière massive, 1 policier pour 5 personnes dans la rue environ). Autant dire qu'on ne se sent pas vraiment à l'aise. Après 2 jours d'aclimatation et de visite, on se rend compte qu'à part avaler de la poussière, manger aux fast-foods (il n'y a que ça!) et assister aux bagarres de rue, Santa Cruz n'a pas grand-chose à offrir d'un point de vue touristique (d'ailleurs on n'en voit quasiment pas, des touristes). Il est donc grand temps d'aller se mettre au vert, et nous voilà partis pour le parc national Amboro, à une centaine de kilomètres de Santa Cruz. Le parc est sensé être un des plus beaux du pays, mais les 2 jours de camping que nous y passerons avec un guide local peu communicatif ne nous laisseront pas un souvenir impérissable. Quoique, la nuit sous tente à se les geler à même le rocher dans des sacs de couchage puants risque de rester quand même longtemps dans nos mémoires. Non, on en rajoute un peu, ce n'était pas si mal, on a vu des singes, des empreintes de jaguar, des papillons magnifiques, des beaux paysages, des piscines naturelles dans la rivière et deux cascades. Dommage qu'on ait du pour cela traverser des rivière glacées avec l'eau jusqu'à la taille et sans habits de rechange (A noter pour corser le tout que Phil, prévoyant comme il est, n'avait pris que ses chaussures de marche et que celles-ci ne sont pas vraiment étanches), et se contenter de soupe à base d'eau de rivière non bouillie pour tout repas, choses qui nous ont valu respectivement un bon refroidissement et une bonne tourista lors de notre retour à Santa Cruz. Autant dire qu'après la déception de Santa Cruz et cette expérience un peu moyenne, on avait un peu envie de reprendre le premier avion destination n'importe ou ailleurs. Mais, comme on est des coriaces et qu'on sentait que le pays cachait bien son jeu, on décide de rester et on s'embarque sans trop y croire pour une excursion hallucinante en pleine Amazonie sur le Rio Mamoré, le plus grand affluant du mythique fleuve Amazone.






Trouvez le singe qui pend sur cette photo

L'amazonie: croisière hors du temps

Après un voyage en bus de nuit d'une dizaine d'heures, nous arrivons dans la ville de Trinidad, aux portes de l'Amazonie. L'équipe du flotel "Reina de Enin", sur lequel nous allons passer quelques jours, vient nous attendre comme prévu au terminal de bus. Comme personne ne sait ce qu'est un flotel, j'explique: il s'agit d'une sorte de petit bateau de croisière. Mais attention, chassez de votre esprit les images de "La croisière s'amuse", il s'agit là d'un petit bateau en bois sur 3 étages avec une dizaine de chambres sur le pont inférieur, la salle à manger au premier étage et une plateforme extérieure au 3ème. Nous embarquons donc dans un petit canot à moteur pour rejoindre le Rio Mamoré et ce fameux flotel. Après quelques tours d'hélice déjà, l'émerveillement commence. La forêt amazonienne qui borde le cours d'eau sur lequel nous naviguons est en tout point fidèle à ce que l'on s'imagine. Des dizaines d'espèces d'oiseaux s'envolent de tous côtés, des singes hurleurs se regroupent dans les arbres les plus hauts, et quelques pêcheurs sur leur barque nous obligent à ralentir pour qu'ils ne chavirent pas à cause des remous. On s'arrête un peu plus loin pour acheter un gros poisson à des pêcheurs locaux. A ce moment, on vit notre première rencontre avec les dauphins d'eau douce roses, les Boufeos, qui, très curieux, tournent autour de notre canot. Ces dauphins ne nous quitteront pas tout au long de ces 4 jours. Les locaux croient qu'ils sont la réincarnation de mauvaises personnes, mais il est difficile de comprendre l'origine de cette légende, tant ces animaux sont fascinants. Après une bonne heure de voyage, nous acostons sur le flotel. Le bateau, rustique, a vraiment fière allure, et les chambres ont suffisamment de confort pour ce que l'on est en droit d'attendre d'une excursion dans l'Amazonie. Un petit temps d'adaptation nous sera néanmoins nécessaire pour intégrer la douche à l'eau de rivière (boueuse et noirâtre), et la chasse d'eau qui ne fonctionne pas à tous les coups. Dans l'espace clos que constitue le bateau, nous faisons rapidement connaissance avec les autres touristes présents et l'équipage, dont les profils semblent tout droit sortis d'un script de film hollywoodien: il y a Heather, une jeune blonde à forte poitrine débarquée du Connecticut, qui ne pense qu'à fumer des pêtards et à s'éclater. Heather accompagne Miguel, un Bolivien excentrique qui travaille en Californie en tant que biologiste. Son parcours est étonnant, puisqu'il a travaillé plusieurs années en tant que capitaine du flotel, puis a été remarqué par une touriste américaine qui l'a fait venir aux Etats-Unis pour faire des études de biologie. Il revient à présent pour la première fois en Bolivie dans le cadre de son travail. Sa connaissance du flotel ainsi que de la forêt amazonienne seront d'ailleurs apréciables pendant notre séjour à bord. Bien sur, la vie aséptisée à l'américaine lui ont quelque peu ôté ses instincts de survie, et il échappe de peu à la mort lorsqu'il décide de grimper sur la berge pour amarrer le flotel à un arbre: le malheureux se fait attaquer par un essaim d'abeilles et, malgré une prompte fuite, il s'en sort avec 18 piqures sur le dos et le cou. Mais continuons nos présentations: également à bord, la famille américaine modèle, composée du père constamment malade et dont le principal sujet de discussion est le travail et les plans d'assurance maladie, sa femme, qui a un avis sur tout et se promène en permanence avec un stock de médicaments qui permettrait d'approvisionner tous les hôpitaux de Bolivie (et qui il faut bien l'admettre seront d'un grand secours pour apaiser les souffrances du pauvre Miguel). Les 2 enfants de 16 et 21 ans sont très (trop) bien élevés: ils ne boivent jamais d'alcool, ne fument pas, ne jurent surtout pas et sont toujours encadrés par papa et maman pour tous leurs déplacements. N'oublions pas non plus le couple de boliviens de la haute société de Santa Cruz. Le mari, un avocat formé à la Sorbonne, se promène en permanence avec un pistolet pour assurer sa défense et aussi certainement celle de sa femme, de 30 ans sa cadette, fausse blonde siliconnée qui, comble de l'ironie, va entamer des études d'avocate spécialisée dans le droit du divorce! Last but not least, il y a Stuart et Rachel, un couple d'australiens d'une trentaine d'années complétement déjantés avec lesquels nous tisserons petit à petit des liens d'amitié très forts, et qui nous accompagnerons pendant le reste de notre périple en Bolivie. Il est amusant de noter qu'après 5 semaines passées en Australie, il faille se rendre en Amazonie pour rencontrer les premiers australiens avec lesquels nous sympathisons. Pourtant Stuart est l'archétype de l'australien: surfer musclé et frimeur, grand buveur de bière et passant son temps à amuser la galerie. Il connait tout, du moins le pense-t-il, de l'histoire et de la culture des pays d'Amérique du Sud qu'il visite. Il adore également, selon son propre aveu, laisser son emprunte là ou il passe. Son plus grand exploit en Bolivie est l'achat d'un baton de dynamite, uniquement pour démontrer que c'est possible dans ce pays. Sa phrase fétiche est d'ailleurs: "only in Bolivia, mate". Mais nous reviendrons plus tard sur la dynamite, qui n'a pas fini de faire parler d'elle. L'inventaire ne serait pas complet si l'on oubliait l'équipage, aussi nombreux que les touristes. Il y a tout d'abord le capitaine, Jimmy, un bolivien d'une cinquantaine d'années, ayant fait ses études en Californie puis ayant bourlingué ici et là (guide dans la partie brésilienne de l'Amazonie, croupier dans un casino, etc..). Assez porté sur la bouteille, il se console sur le flotel d'une déception sentimentale et remet le couvert auprès d'une bolivienne un peu fofolle de 30 ans, également présente sur le bateau. Le reste de l'équipage composé de locaux est éminemment sympathique et attachant, avec une mention particulière pour Gino, alias "Ultimate Jungle Boy", comme le surnomera Stuart l'australien. Gino est un jeune homme petit et trapu de 25 ans qui est un peu le crocodile Dundee de l'Amazonie. Il est totalement dans son élément dans la jungle. Voici quelques uns de ses exploits:

- S'immerger entièrement, tête la première, dans le Rio Marmore pour dégager les fils d'une canne à pêche qui se sont emmêlés dans les branchages. Précision d'importance, il s'agissait d'une séance de pêche aux pirahnas "Red Belly", les plus dangereux qui soient.
- Attraper les caimans à mains nues la nuit, préalablement repérés grâce à une lampe de poche et aux reflets rouges de celle-ci dans leurs yeux. Précision à nouveau: avant des les attraper, il ne connait pas leur taille. Il parvient à remonter les individus jusqu'à un bon mètre, et laisse repartir les autres (il a quand même ses limites). En plusieurs années de pratique, il n'a jamais été mordu, mais a eu chaud quand il a attrapé un bébé à quelques mètres de la maman...
- S'immerger jusqu'à la taille dans le Rio Marmore pour tirer au moyen d'une corde attachée autour de la taille le canot à moteur contenant 4 personnes pour le dégager d'un banc de sable. Pour corser le tout, à contre-courant, à 6 heures du matin et avec 2 heures de sommeil après avoir passé la nuit à chanter et à boire des bières.

Avec un tel entourage, autant vous dire que les 4 jours passés en Amazonie ont été très riches en émotions et en rires. Et pas vraiment le temps de s'ennuyer, tant les activités s'enchainent sans interruption. Cela va de la randonnée à cheval dans la pampa à la randonnée pédestre dans la jungle égayée par une mastiquation effrenée de feuilles de coca, en passant par la pêche aux pirahnas et la chasse au caiman. En plus de ces activités "classiques", on vit aussi beaucoup d'expériences plus intimes et d'autant plus forte, comme la séance de yoga et tai-chi au lever de soleil avec le capitaine et sa femme sur les rives du Rio Mamoré (pas facile de trouver une plage dans laquelle on ne s'enfonce pas jusqu'à la taille dans la boue), ou la promenade semi-clandestine en pirogue en bois avec Stuart l'australien aux pagaies, pour tenter de remonter le courant et d'explorer de gros bancs de sable dans le fleuve, en tentant de débusquer les caimans qui se terrent dans les petites lagunes recouvrant le banc de sable tout en évitant les arraignées qui sortent de la boue et grimpent sur les chevilles. On apprend également quelques techniques de survie, comme la pêche aux pirahnas (Nous en pêcherons 24 en moins d'une heure, grâce à un coup de poignet efficace. Faut quand-même faire attention au moment de décrocher la bêbête du hameçon, parce que c'est assez vif et ça à tendance à mordre les extrêmités à portée de dents. Cris remontera également un monstre préhistorique (voir photo) non identifié, qu'ont préféra relacher, dans le doute). Egalement très intéressant dans un registre plus "vie de tous les jours", la façon toute bolivienne de manger les pamplemousses, en les pelant et en pratiquant une ouverture circulaire sur le dessus, ce qui permet de les presser pour en boire tout le jus sans se salir les mains et les bons petits plats bolivians qui nous attendaient chaque jour à table (on a eu droit a du caiman, des piranhas et autres poissons de la rivière). Les soirées ne sont pas en reste, à refaire le monde autour de la grande table en enchainant les bières. Quand la discussion dérive un peu trop, Gino le jungle boy intervient en jouant de la guitare et en chantant d'une voix incroyable des classiques de circonstance comme "Che Gevara". Bien entendu, au moment de se coucher (à point d'heure), Stuie l'Australien ne manque jamais de réveiller la famille d'américains en hurlant "Suiza" dans un espagnol impeccable sur tous les ponts du bateau.











Pour clore le chapitre Amazonie, il faut encore évoquer le bouquet final du séjour: un immense feu de camp en pleine nuit sur les berges du Mamoré. L'accès à l'emplacement du feu sera un véritable parcours du combattant, dont la mère de la famille américaine se souviendra longtemps, tant ses chutes dans les branchages furent lourdes. Après quelques heures autour du feu au milieu de nulle part, à contempler les étoiles (on n'en a jamais vu autant en 6 mois de voyage, pas étonnant vu qu'on est à 50 kilomètres du village le plus proche), écouter les chansons de Gino et boire rhum et bières, Stuie l'australien décide que finalement, il a bien envie de tester la dynamite qu'il a acheté en Bolivie. Personne ne le prend très au sérieux bien sur, mais on ne peut s'empêcher de hâter le pas lorsqu'on quitte l'emplacement du feu pour reprendre le canot à moteur qui nous ramenera au flotel. Bonne idée, puisque quelques secondes plus tard, un éclair déchire le ciel, suivi peu après d'une gigantesque explosion. Je pense que les quelques jaguars et anacondas qui trainaient dans les alentours se souviendront pour longtemps de Stuie et de sa dynamite, et que les américains auront quelque chose à raconter au retour chez eux! En tous cas nous, ça nous a bien fait rigoler, même si on espère que le bilan écologique de l'explosion ne sera pas trop négatif.

Au moment de quitter le flotel, c'est les larmes aux yeux que nous nous séparons de tout le monde, en nous promettant de revenir un jour pour revivre cette expérience hors du commun. Heureusement, le retour à la civilisation (même la Bolivie nous parait civilisée après cela) est adouci par le fait que nous décidons de poursuivre notre roue en Bolivie avec Stuie et Rachel.


Les bus et les routes: un petit goût de Laos

Nous retournons donc à Trinidad pour y rester quelques jours en compagnie du couple d'autraliens. Nous y retrouvons Gino notre jungle boy qui s'avère tout aussi bien adapté à la ville qu'à la jungle.Il nous amène au restaurant, tiré à 4 épingles (on ne l'avait jamais vu avec autre chose qu'un short sur le flotel), et nous offre une visite guidée très sympathique de la ville. Le lascar en connait un bout sur son pays, et on s'est rendu compte en le fréquentant qu'il est très cultivé (pour dire, il sait qu'on parle 4 langues en Suisse et lesquelles, un exploit...). Il est d'ailleurs étudiant en tourisme à l'université de Trinidad quand il ne fait pas le fou dans la jungle. Il offre même à Phil une des têtes de pirahnas sèchée qu'il a pêché. On apprend aussi que Gino s'amuse de temps en temps à faire du Kitesurf sur le fleuve Mamoré, avec une voile et des skis nautiques! Quand on lui dit que nous aussi on en fait mais qu'on utilise une planche unique, il ne semble pas au courant que cela se pratique de cette façon dans le reste du monde.

Notre idée, après Trinidad, était de rentrer sur Santa Cruz en bus et de visiter un peu le sud du pays. Malheureusement, la situation en Bolivie étant ce qu'elle est, les bus ne circulent plus car les routes menant à Santa Cruz sont toutes bloquées. Personne n'est à même de dire quand la situation se débloquera, et on décide donc de poursuivre notre route avec Stuie et Rachel, qui ont envie de continuer vers le nord pour remonter sur La Paz par les chemins de traverses, à savoir des trajets en bus improbables sur des routes en terre défoncées. Le premier tronçon du trajet nous mènera vers San Borja, un petit village ou aucune touristes ne s'arrête.. A part nous. Le trajet en bus est une expérience à part entière: avec 2 heures de retard, nous prenons donc place dans le bus qui nous mènera à San Borja. Il s'agit d'un vieux modèle, rien à voir avec le bus du trajet Santa Cruz - Trinidad. On remarque les énormes roues de tracteur, qui ne sont vraisemblablement pas les roues d'origine. La route en terre est effectivement bien défoncée, mais les roues géantes amortissent bien les chocs et on se dit que finalement, le voyage ne va pas être si pénible. Après à peine une demi-heure, le bus s'arrête. Tout le monde descend et nous faisons de même. Le bus se trouve dans une file d'une dizaine de cars et camions à l'arrêt. Y aurait-il des feux rouges en pleine pampa? Que neni, tout ce petit monde attend pour traverser une rivière de 300 mètres de largeur. Dans de nombreux autres pays, on se serait attendu à trouver un pont à cet endroit, mais n'oublions pas que nous sommes en Bolivie. En lieu et place du pont, on trouve une sorte de radeau en bois qui fait le va-et-vient d'une rive à l'autre. Comme le radeau est bien sur dépourvu de moteur, un petit canot, à moteur celui-ci, est attaché sur le côté du radeau au moyen d'une bête corde et fait avancer péniblement celui-ci. Pour faire la traversée, il y a seulement 2 radeaux au total, et l'aller-retour d'un radeau prend une bonne heure. Un rapide calcul tenant compte du nombre de véhicules en attente de traverser nous permet d'estimer que nous sommes coincés là pour 4 bonnes heures! Heureusement, quelques locaux ont établi des petites stands de nourriture et nous pouvons donc nous occuper à manger des oranges en tentant de sympathiser avec les marchands. Quand vient notre tour, le bus prend place sur le radeau (par quelle loi physique un bus de plusieurs tonnes peut-il tenir sur un frêle radeau de bois?) et les passagers s'entassent sur les quelques mètres carrés encore disponibles sur le radeau. Comme les choses se passent beaucoup trop bien jusqu'ici, une famille de locaux qui, après 4 heures d'attente, a finalement décidé d'acheter à manger 1 minute avant d'embarquer, n'a pas le temps de monter sur le radeau avant son départ. Malgré cris et gesticulations des oubliés, le pilote du cannot décide de ne pas faire marche arrière et nous partons donc sans la petite famille. Arrivés sur l'autre rive, le bons sens voudrait que le bus attende que la famille parvienne à traverser avec le prochain radeau, mais non, on continue le trajet comme si de rien était. Après quelques dizaines de kilomètres de route, le bus s'arrête enfin, et le chauffeur décide de décharger les bagages de la famille manquante. Une passagère bolivienne prend heureusement la défense de ses compatriotes, et arrive à convaincre par la force le chauffeur d'attendre leur arrivée, qui aura finalement lieu quelques minutes plus tard. 12 heures et 2 traversées de rivières plus tard, nous voilà arrivés à San Borja (le trajet était prévu sur 3 ou 4 heures). Il est presque minuit et l'arrêt de bus se trouve au milieu de nulle-part. Nous sommes les seuls passagers à descendre et un taxi qui se trouvait là par hasard nous emmène, pour une somme astronomique, jusqu'à la ville de San Borja à 1 kilomètre de là. Plus "hors des sentiers battus" que cette ville, difficile de trouver! Les quelques hôtels sont bien sur fermés et après plusieurs échecs nous parvenons quand-même à trouver une chambre pour passer la nuit. Le lendemain, après avoir fait le tour de San Borja, nous décidons de poursuivre notre route. Notre idée est de continuer en bus jusqu'à La Paz, un trajet de 17 heures qui passe de la forêt amazonienne aux andes puis à l'altiplano, pour se terminer par la "route de la mort", la route la plus meurtrière du monde, mais qui offre un panorama incroyable à ceux qui y survivent. Malheureusement, San Borja oblige, nous peinons à trouver un bus qui va jusqu'à La Paz. Il y en a bien un, mais il arrive de nuit sur la route de la mort, et nous décidons que risquer sa vie sans même pouvoir apprécier le paysage n'est pas une très bonne idée. De plus, à 4000 mètres d'altitude, les nuits sont fraiches (les -10 à -20 degrés ne sont pas rares), et comme les bus ne sont bien sur pas chauffés, il arrive souvent que les vitres gèlent de l'intérieur. Les passagers sont d'ailleurs tous équipés de grosses couvertures en plus de leurs 10 couches d'habits. De notre côté, c'est à peine si nous avons un pull à manches longues... Ah oui, petite anecdote en passant à propos des 10 couches d'habits. Les boliviens de l'altiplano, qui ont des tenues traditionnelles très épaisses, ont pour habitude de porter des sortes de couches-culotte pour les trajets en bus. Ils font donc leurs besoins sans avoir à se lever de leur siège et à se déshabiller. Quand vous voyez quelqu'un grimacer dans le bus, il faut s'attendre quelques secondes plus tard à sentir une méchante odeur... Et comme les boliviens mangent et boivent constamment lors des trajets, je ne vous fais pas un dessin mais vous avez saisi l'ambiance générale. D'ailleurs, tous les sièges sont imbibés d'une odeur d'urine qui imprègnent vos habits pour plusieurs jours. Eh oui, on vous avait dit que les trajets en bus en Bolivie n'avait pas grand chose à envier à ceux du Laos. Mais fermons cette parenthèse poétique et revenons à notre parcours. Nous décidons donc que finalement, l'avion serait une meilleure option pour se rendre à La Paz, et nous choisissons donc de poursuivre notre route pour Rurrenabaque, une ville qui sert de point d'entrée de l'Amazonie, un peu comme Trinidad mais en beaucoup plus touristique, et qui est pourvue d'un aéroport. Et c'est donc reparti pour un trajet de 7 heures dans un minibus complètement surchargé cette fois, toutes fenêtres fermées et par une température intérieure de 45 degrés. Stuie l'australien se démettra d'ailleurs la rotule tant les rangées de sièges sont proches les unes des autres. Phil de son côté passera le trajet blotti (contre son gré) contre une locale qui, comme toute bolivienne qui se respecte, ne s'est pas douchée depuis quelques mois. Dieu merci, elle n'aura pas de besoin pressant pedant le trajet! Rurrenabaque est très différent de San Borja, et c'est tant mieux. Très touristique car point de départ des excursions dans la pampa et en forêt amazonienne, la ville a quand-même gardé un charme certain, due surtout aux montagnes et à la pampa environnantes. Nous hésitons à profiter de l'occasion pour refaire un petit tour en forêt, histoire de se faire plaisir après la très bonne expérience du flotel, mais on se rend rapidement compte qu'ici il est plutôt question d'excursions style "rambo", avec promesses de passer des anacondas autour du cou et de caresser des jaguars. Bien entendu, il s'agit d'animaux apprivoisés et nous préférons rester sur une bonne impression plutôt que de nous embarquer dans des excursions bas de gamme et pathétiques. Après quelques jours sympathiques à Rurrenabaque en compagnie de nos amis australiens, nous parvenons à les convaincre de prendre l'avion avec nous pour nous rendre à La Paz, plutôt que de risquer l'hypothermie dans un bus. Ils acceptent, et nous embarquons dans un minuscule coucou, pour une ascenscion vertigineuse qui nous fera passer des 500 mètres d'altitude de la pampa aux 4000 mètres d'altitude de l'altiplano.




La Paz: la ville perchée

Après 40 minutes d'un vol très très agité (Cris s'en souviendra pendant longtemps), nous amorçons la descente sur l'aéroport de La Paz. Pourtant habitués depuis 6 mois aux trajets en avion, celui-ci nous inquiète quand-même un peu. D'autant plus que Stuie est pilote et nous explique qu'aterrir à La Paz est un défi: l'aéroport se situe à 4000 mètres, et en raison du manque d'oxygène, la piste fait également 4000 mètres de long pour permettre à l'avion de se poser. L'aterrissage se passe bien, mais nous ne sommes pas au bout de nos peines. Il faut à présent prier pour que nos organismes s'acclimatent bien au manque d'oxygène. Une chose est sure, on se rend bien compte du manque, et tout effort se solde par une grande fatigue et un souffle court. La seule solution pour minimiser les effets secondaires: se ménager et si possible arrêter de fumer (hem). Un bus nous emmène 300 mètres plus bas dans la vallée, au centre de La Paz.La ville est construite de manière vraiment incroyable: tout la vallée est tapissée de maisons carrée en béton, et, chose unique, le centre-ville et les quartiers riches se situent au fond de celle-ci (à 3600 mètres quand-même), et les pauvres tout en haut au sommet des crêtes. L'explication est simple: en plus du manque d'oxygène, les crêtes qui entourent la vallée sont balayés en permanence par des vents très violents. La ville, de plus de 2 millions d'habitants, est une vraie fourmillière. Les rues étroites sont envahies par les voitures et les bus, qui claxonent et hurlent les destinations en permanence pour attirer les clients. Il faut vraiment une bonne dose de courage ou d'inconscience pour traverser les routes. Même les trottoirs ne sont pas des refuges très surs, car les voitures les empruntent fréquemment pour éviter les bouchons. Comme la ville est au creux d'une vallée, toutes les rues sont en pente raide, ce qui ne facilite pas vraiment l'économie d'efforts (surtout quand on porte des gros sacs à dos pesant plutôt lourd). La ville est réputées dangereuse, et les hôtels situés dans le quartier "touristique" sont barricadés comme des forteresses. On est assez contents d'être avec nos amis australiens, ce qui minimise un peu les risques. On passe quelques jours inoubliables dans cette ville, à arpenter les rues en machant des feuilles de coca pour soulager les mots de tête dus au manque d'oxygène, à se réveiller en pleine nuit à cause du froid ou pour reprendre un bonne bouffée d'air, à grelotter au coucher de soleil. On envisage un moment de se faire un peu peur en faisant la descente en mountain bike sur la route de la mort (3000 mètres de dénivelé à flanc de ravin), qui est l'attraction par excellence de La Paz, mais une autre activité autrement plus intéressante retient notre attention: la fête du solstice. Nous sommes à 2 jours du solstice quand nous apprenons l'existence de cette fête, qui est extrêmement importante pour les boliviens, surtout les indiens descendants de la civilisation Inca. Cette fête est une célébration du solstice de printemps qui se tient au site archéologique très connu de Tiwanaku. Rassurez-vous si vous n'en avez jamais entendu parler, nous non plus... En fait, tout le monde le connait sans le savoir puisque l'album de tintin "Le temple du soleil" s'est librement inspiré de ce site. C'est un endroit assez mystérieux, avec des constructions incroyable comme la "porte du soleil", qui est construite de telle façon que les premiers rayons de soleil au matin du solstice de printemps illuminent une statues de dieu situé au coeur du temple. C'est justement ce phénomène qui est l'apothéose de la fête. D'autres curiosités rendent le site fascinant, comme la théorie d'un archéologue allemand qui fit grand bruit à l'époque, comme quoi certains dessins sur les murs des temples représenteraient des vaisseaux spatiaux. (Relisez votre tintin et vous verrez le lien). Un lama est également sacrifié à l'instant critique, ce qui est un peu moins enthousiasmant pour nos sensibilités d'européens. En tous cas ce qui est sur, c'est que la fête est l'événement de l'année ici, et que tout le monde va s'y rendre, d'une manière ou d'une autre. Encouragés par Stuie et Rachel, nous choissons de nous la jouer à la dure: départ par nos propres moyens en bus locaux vers 1h du matin, après avoir passé la soirée à picoler pour résister à la fatique et au froid. Un hamburger à la viande de chien (Cris s'en souviendra encore plus longtemps) nous permet de supporter le trajet d'une heure en bus, qui nous amène à plus de 4000 mètres sur une crète. A l'arrivée, on se rend compte de 2 choses: la fête est immense, et... il fait très, très froid! Bien sur, Cris et Phil sont à peine habillés d'un pull à manches longues mais les premières heures, l'alcool et les feux allumés un peu partout sur les site aidant, se passent plutôt bien. La nuit avance et la température baissant de minute en minute, Cris s'achète un poncho et Phil une couverture, les deux pas bien épais malheureusement. On prend part à la fête au milieu des locaux déchainés et bien imbibés, qui nous accueillent chaleureusement, un peu surpris de voir des étrangers dans une fête aussi traditionnelle. Un peu avant le solstice, vers 5 heure du matin, tout ce petit monde se dirige en file indienne vers le site ou on pourra assister aux célébrations à proprement parler, sacrifice du lama, premiers rayons du soleil qui passe par la porte du soleil et tutti quanti. Seule ombre au tableau, le soleil ne se lèvera que vers 8h30 du matin, ce qui nous laissera 3h30 à grelotter à 4000 mètres par -10 degrés bien sonnés, et en plein vent bien sur. L'attente valait la peine, puisqu'à 8h30, nous assistons transits de froids à l'apparition du soleil et à la liesse populaire qui s'ensuit (tout le monde lève les mains en direction du soleil pour récolter la chaleur des premiers rayons, ce qui est sensé porter chance pendant l'année suivante). Quelques minutes plus tard, nous nous précipitons vers le bus pour retrouver notre chambre d'hôtel et sa douche chaude qui nous sauvera peut-être de la mort par hypothermie. 2 jours seront par la suite nécessaires pour retrouver une température corporelle convenable, mais cela valait bien le coup, tant la fête fut belle et intense.




Et voilà en gros nos péripéties en Bolivie, un périple qui constitue probablement la période la plus intense de tout notre voyage. Dommage de n'avoir pu en profiter que 3 semaines car il y a encore tant de choses à voir dans le pays. Dommage également de quitter Stuie et Rachel avec lesquels nous avons noués des liens d'amitié très forts, mais ils nous ont promis de venir en Suisse nous rendre visite très prochainement. En attendant, en route pour notre dernière destination et pour un retour en douceur à la réalité avant notre retour, direction Le Nordeste brésilien. Un petit tour dans une agence de voyage de La Paz et nous voilà partis pour Fortaleza.

Mexique: Road-trip dans le Yucatan


Notre visite au Mexique se déroulera sur 2 semaines, sous la forme d'un road-trip à travers les ruines Maya et le long des plages de la péninsule du Yucatan.

L'arrivée à Cancun, droit derrière la Polynésie, nous a causé un véritable choc des civilisations. On passe de la tranquilité absolue à la frénésie d'une ville qui ressemble plus à Las Vegas qu'à une station balnéaire. Heureusement que Phil, qui connait un peu Cancun pour y être déjà venu il y a 14 ans, a pu préparer psychologiquement Cris et lui-même avant d'arriver.

Cancun, c'est la destination Chic du Mexique, fréquentée en masse par des américains qui tentent d'échapper un peu à leur vie aseptisée pendant leurs 2 semaines de vacances annuelles. La ville se situe dans le Quintana Roo, aux bords de la belle et turquoise Mer des Caraibes. A vrai dire, c'est la couleur de la mer qu'on retient principalement de Cancun: difficile à décrire, mais regardez les photos et vous comprendrez. C'est un peu style "Curaçao bleu", pour les amateurs de cocktails.

Le Mexique est une parenthèse un peu à part dans notre voyage car on va y retrouver Denisa, la meilleure amie de Cristina, qui vient nous rejoindre pour 2 semaines de vacances. Les retrouvailles sont chaleureuses et une troisième personne apporte un peu d'air frais dans le duo habituel, qui commence à s'essouffler (non je blague).


Les quelques jours de détente à Cancun nous permettront de visiter Isla Mujeres, une petite ile à quelques kilomètres de Cancun. on raconte qu'Isla Mujeres doit son nom aux corsaires espagnols qui avaient l'habitude d'y laisser leurs maîtresses pendant qu'ils se livrait à leurs activités. Selon une autre explication, les conquistadores y découvrirent un temple qui refermait des idoles d'argile représentant des divinités féminines mayas. Francisco Hernandez de Cordoba se serait inspiré de cette découverte pour baptiser le lieu.

Nous décidons ensuite de louer une voiture qui nous permettra d'entamer notre road-trip la recherche de la meilleure Margarita du pays. La première halte sera Valladolid, qui marque l'entrée en terres Maya. On se sent bien à Valladolid, paisible ville de taille modeste aux beaux édifices coloniaux. Parfait pour découvrir le Yucatan authentique. La ville fût jadis le centre de cérémonie maya de Zaci. De nombreux Vallisetanos ont conservé l'accent maya, doux et clair. Notre quête de la Margarita ultime n'avance pas très vite, et on a même droit à la pire de tout le voyage dans un bar de Valladolid. On déplore également un petit accident dans une hacienda de la ville dans laquelle nous résidons. Phil, suite à un étiremment intempestif, entre violemment en contact avec un ventilateur en acier de 2 mètres de diamètres qui tourne à plein régime. Sa main en prend un sale coup et il faudra du temps pour stopper l'hémorragie. Heureusement, plus de peur que de mal (bien que ça fasse quand-même bien mal et longtemps surtout), puisque ni le ventilateur ni la main de Phil ne se cassent.



Pas découragés pour autant, nous visitons notre premier site maya, certainement le plus connu: Chichen Itza. C'est le plus visité et le mieux restauré de la péninsule du Yucatan. D'ailleurs, ce site a été retenu finaliste à la 21ème place pour le classement des "7 new wonders". Le déchiffarge de ses "temples du temps" a permis d'élucider nombre de mystères du calendrier astronomique maya. Aux équinoxes de printemps (20-21 mars) et d'automne (21-22 septembre), les rayons du soleil du matin et de l'après-midi forment un serpent d'ombre et de lumière qui monte ou descend l'un des côtés de l'escalier d'El Castillo. Un mélange de cultures Maya et Toltèques font que les représentations de Chac-Mool, le dieu maya de la Pluie et le Quetzalcoatl, le Serpent à plumes, se côtoient ainsi dans toute la cité. Le Gran juego de pelota, le grand jeu de balles est le plus vaste et le plus impressionnant du Mexique. Il n'est que l'un des huit terrains de la cité. Des bas-reliefs courent sur les murs du terrain, dont certains représentent des scènes de décapitation de joueurs. L'acoustique est ici étonnante : une conversation peut s'entendre d'un bout à l'autre du terrain, soit à 135 m de distance. Nous sommes déçus : nous ne pouvons ni monter sur la pyramide ni entrer à l'intérieur.

Nous enchainons sur la visite de deux Cenotes - Dzitnup et Samula - Il y a 65 millions d'années, lors d'une collision cataclysmique, un gigantesque météore s'écrasa sur la région de l'actuelle péninsule du Yucatan, laissant à la surface de la Terre un cratère d'un diamètre de 284 km. Plusieurs millions d'années plus tard, des fissures se formèrent juste sous la surface calcaire du périmètre du cratère, et les eaux de pluie commencèrent à remplir les cavités crées par ces fissures. Petit à petit, les couches superficielles bombées entourant les cavités souterraines commencèrent à s'éroder et à se désagréger, révélant ainsi le reseau complexe de rivières souterraines et de "cenotes" qu'elles cachaient jusqu'alors.
Selon la cosmologia maya, il existe trois niveaux d'existence : le Ciel (lui-même composé de plusieurs strates), la Terre et le monde souterrain, Xibalba, divisé en 9 niveaux. Pour les Mayas, les "cenotes" représentaient des portes, des "accés" conduisant aux différents mondes de l'au-delà. Ils pensaient donc que quiconque était sacrifié aux "cenotes" en guise d'offrande aux dieux évitait le Xibalba et passait directement au ciel. Cet accès direct aux cieux était également l'apanage des femmes mortes en couches et des soldats tués au combat.

Notre voiture nous emmène ensuite à Ticul, toujours située dans le Yucatan. C'est la plus grande ville de cette région, mais franchement pas la plus jolie. On y souffrira tous les maux: chaleur, soif, faim, bugs. Mais de toute façon, on est toujours mieux là que dans un nid à touristes comme Cancun...

Nous empruntons ensuite la ruta Puuc, une route qui traverse de nombreux sites archéologique d'importance variable. On commence par visiter Uxmal, un vaste ensemble qui figure parmi les plus plaisibles et les plus harmonieux, avec ses magnifiques structures de calcaire rosé. Ce temple a été découvert par des archéologues au XIXe siècle. Uxmal est situé dans la région Puuc, une zone vallonnée qui a donné son nom à l'architecture spécifique de l'endroit (Puuc signifie "collines", et celles-ci, hautes d'une centaines de mètres, constituent effectivement le seul relief d'une péninsule pour le reste entièrement plate). Particularité de la Casa del Adivino (la maison du Devin) : temple imposant de 39 m de haut edifié sur une base ovale. Nouveauté : Casa de las Tortugas (la maison des tortues) - selon le mythe maya, les tortues souffraient autant que les personnes de la sécheresse et priaient avec elles pour que le dieu Chac-Mool fasse venir la pluie. Nous pouvons monter sur la pyramide de 32 m de haut. Nous enchainons par Kabah - deuxième cité de la région après Uxmal. La façade du El Palacio de los Mascarones (palais des Masques) est couverte de près de 300 masques de Chac-Mool, le dieu de la Pluie ou le serpent céleste, le dieu maya le plus important. Tous les nez énormes et crochus sont brisés, sauf un. Nouveauté : 2 atlantes (personnages masculins utilisés comme colonnes de soutien) restaurés, d'autant plus intéressants que les représentations humaines en 3 dimensions sont très rares sur les sites mayas.
Labna - le "sacbé" (route céremonielle) aux dalles de calcaire et un arc magnifique qui faisait autrefois partie d'un édifice.





Nous continuons notre route et changeons d'état pour arriver sur Campeche. Le Passage entre états est toujours un moment pénible puisque l'on subit des contrôles militaires avec fouille du véhicule et interrogatoire en règle (mais courtois quand même). Il faut dire qu'une grande quantité de cocaine transite par le Mexique depuis la Colombie. La ville de Campeche se situe sur le Golfe du Mexique. C'est une ville charmante dont le coeur colonial de la cité a été classé au patrimoine mondial de l'Unesco grâce à une grande campagne de rénovation durant laquelle chaque édifice a été repeint dans des tons pastel lumineux et un blanc éclatant. Nous ne restons pas longtemps à Campèche, car la vie y est chère et la ville est un peu trop "propre-en-ordre" à notre goût.

Nous enchainons sur un ennième site Maya: Edzna. Ce site est magnifique et présente des nouveautés par rapport aux précédents temples visités : on est ravis! nous pouvons monter les marches (65 au total) de l'Edificio de los Cinco Pisos (temple aux Cinq Etages) haut de 31 m. L'autre nouveauté est l'apparition des portraits du dieu Soleil (lever et coucher) habrités dans le Templo des Mascarones (temple des Masques). Les photos parlent d'elles-mêmes, on vous laisse admirer.




Après la bonne surprise d'Edzna, nous décidons que nous sommes à présent des spécialistes accomplis de la culture Maya et que la visite d'autres site est superflue. En route donc vers Tulum, la station balnéaire la plus au sud sur la côte caraibe, pour une semaine de plage qui nous permettra de digérer toutes les merveilles archéologiques que nous avons vues pendant la première semaine. Le trajet durera plus de 7 heures, et nous fera passer de Campèche au Yucatan pour arriver dans le Quintana Roo. Les petits villages que l'on traverse sont vraiment fidèles à ce que l'on s'imagine du Mexique traditionnel. Façades colorées et mexicanos faisant la sieste dans leur hamac au milieu de leurs petites maisons carrées toujours grandes ouvertes.


Nous arrivons à Tulum et sommes rapidement séduits par l'endroit, qui est à l'opposé de Cancun. C'est une stations balnéaire chaleureuse et à dimension humaine, car pour l'instant encore relativement peu touristique. Nous trouvons rapidement la plus belle plage et, devinez quoi, l'école de kitesurf qui va avec. Comme vous vous en doutez, nous ne décolerons plus de cette plage pendant quelques jours, poussant même le vice jusqu'à inscrire Denisa à des cours de kitesurf pourqu'elle devienne une acro comme nous. Malheureusement, ce n'est pas vraiment la bonne saison pour le kite, car nous sommes dans la transition entre la saison des pluies et la saison sèche. Le vent n'est présent que lorsqu'un orage se prépare, ce qui n'est pas vraiment la façon la plus sure de s'initier au kite. Le soir, on continue notre quête de la Margarita en se servant du prétexte que les filles souhaitent s'initier à la Salsa. A part la plage, Tulum est réputé également pour son site archéologique en bord de mer. Le seul intérêt du site à notre avis est qu'il est directement au bord de la mer, turquoise à souhait, parce que sinon, c'est blindé de touristes et les temples ne sont pas top.




Avant de boucler la boucle et de retourner à Cancun, nous faisons une brève halte à Playa del Carmen (Quintana Roo) - il y a 15 ans, Playa était encore un village de pêcheurs de taille relativement modeste. Aujourd'hui, la ville de Playa del Carmen ne connaît pas seulement la croissance la plus rapide du Mexique, mais du monde! = très touristique, donc on n'a pas trop aimé. Enfin surtout qu'à l'arrivée, on s'est fait molester de 20 dollars par un flic ripoux qui s'est servi du prétexte que Phil ne portait pas sa ceinture (comme juste 100 pour cent des automobilistes au Mexique, soit dit en passant). Un petit billet dans le carnet du gentil policier et on évite le détour par le poste de police.

Voilà, les 2 semaines sont passées trop vite et s'en est déjà fini pour le Mexique qui est vraiment un pays attachant avec des habitants très sympathiques et blagueurs, et ou on se voit bien retourner pour visiter d'autres coins.

Merci à Denisa qui a rédigé la majorité de ce post et nous a permis d'avoir un contenu un peu plus riche culturellement que d'habitude ;-).